La Mine d'Argent d'Iwami Ginzan

Promenade à travers l'histoire dans les ruelles d'Ōmori

Découvrir Ōmori, c'est découvrir une autre planète. Petit village de la préfecture de Shimane d’environ quatre cents habitants, entouré d’arbres et de montagnes, il semble avoir traversé les siècles sans que le temps n’ait d’emprise sur lui, tant cette petite bourgade a su préserver cet aspect traditionnel, dont chaque recoin fait écho au Japon ancien. Peu de touristes étrangers s’aventurent jusqu’à Ōmori, mais ceux qui le font en repartent rarement déçus.

Ce qui différencie Ōmori des douzaines d’autres villages de montagne du pays, c’est son riche patrimoine de ville minière. Ōmori fait partie de la mine d’argent d’Iwami Ginzan, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’un des sites miniers les plus importants du Japon.

Aujourd'hui, les habitants s’efforcent toujours de préserver ce patrimoine traditionnel: même les distributeurs automatiques sont recouverts de bois! J'en restai bouche bée quand j'aperçus ce camouflage naturel pour la première fois, mais l’étonnement céda vite sa place à mon appareil photo !

Entre le XVIème et le XIXème siècle, le Japon fut l’un des plus gros producteurs d’argent au monde, et ce en grande partie grâce aux techniques développées à Iwami Ginzan (la « Montagne d’argent d’Iwami »), qui furent ensuite exportées dans le reste du pays. Tout en observant ces magnifiques paysages montagneux, vous pourrez admirer l’architecture des constructions traditionnelles et en apprendre plus sur l’histoire et la culture de la période d’Edo. Je n’ai jamais été passionné par les mines, mais en découvrant Ginzan et en apprenant comment ce système s’adapta, d’un point de vue économique, au commerce national et international pendant cette période féodale fut chose tout à fait fascinante.

Pour vous imprégner de cette atmosphère si particulière, n’hésitez pas à vous promener dans les rues d’Ōmori, tout en jetant un œil aux magasins de souvenirs, aux restaurants ou aux cafés si vous le souhaitez. Les maisons d’anciens marchands, aujourd’hui reconverties en musées, vous donneront une meilleure idée du système administratif nécessaire au bon fonctionnement d’une ville minière. A environ 2,3km de la ville, une ancienne galerie de la mine, mabu en japonais, est ouverte au public. Elle vous permettra de constater par vous-même à quel point l’extraction du minerai d’argent devait être pénible et difficile pour les mineurs. Si vous réservez à l’avance, un guide anglophone pourra vous accompagner et partagera ses connaissances sur l’histoire du lieu tout en vous faisant visiter le tunnel.

Aussi morbide que cela puisse paraître, c’est le mémorial, dédié aux mineurs qui ont péri sur le site, qui m’a le plus marqué lors de ma visite à Ōmori. 300 statues, taillées à la main, honorent la mémoire de ceux qui ont sacrifié leur vie dans ces mines. Toutes différentes les unes des autres, j’ai trouvé qu’elles exprimaient vraiment la personnalité de chaque mineur. De surcroît, tout ce que j’ai pu apprendre sur la région est alors devenu beaucoup plus concret, beaucoup plus pesant, chose que je n’avais pu ressentir en découvrant les anciennes mines et les bâtiments attenants.

La ville se trouve à deux heures d’Hiroshima en bus (trajet direct) et à deux heures de Matsue, d’où vous devrez prendre le train, puis le bus. Vous y passerez facilement la journée à vous balader et à découvrir une autre facette du Japon, de celles que vous ne pourrez apprécier si vous visitez uniquement les grandes villes du pays.

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