Pèlerinage au Sanctuaire de Kumano

Cascade et pagode: splendeurs des montagnes du Kii

Le Nachi Taisha est l'un des trois sanctuaires shinto sacrés de Kumano. Tous sont situés sur les montagnes du Kii, à l’extrême sud de la péninsule du même nom, au sud d’Osaka.

Ils sont connectés par plusieurs séries de sentiers qui, par delà les monts et les forêts, conduisent jusqu’au complexe de monastères bouddhistes du mont Kōya. Les pèlerins empruntent ces chemins depuis des centaines d’années. Cependant, il faudrait plusieurs mois pour les parcourir en entier, car se rendre d’une étape à l’autre seulement peut parfois prendre plusieurs jours.

Sachant que je n’allais pouvoir visiter qu’un seul des sanctuaires de Kumano, j’ai choisi celui de Nachi car, en plus d’être probablement le plus intéressant des trois, il se trouve à proximité des plus hautes chutes d'eau du Japon. En partant de Tokyo, j’ai passé un long, très long moment à bord du train, mais c’était vraiment super d’apercevoir les ports et les villages de pêcheurs par la fenêtre, alors que le train longeait la côte jusqu’à la péninsule de Kii plus au sud. Les côtes de cette partie du Japon m’ont d’ailleurs fortement rappelé celles du film Ponyo sur la falaise, du studio Ghibli. Inutile de vous dire que j’ai donc particulièrement apprécié le paysage au cours du trajet.

Une fois arrivée, j’ai gravi une série de marches plutôt raides pour atteindre l'espace sacré, complexe composé à la fois d’un temple bouddhiste et d’un sanctuaire shinto. Par ailleurs, le premier sanctuaire shinto de la région fut construit bien avant que le bouddhisme n’atteigne les côtes du Japon.

Les pavillons du sanctuaire shinto sont facilement reconnaissables, puisque des poutres forment une sorte de croix aux deux extrémités de leurs toitures. Généralement peints en rouge vermillon et en blanc, ils sont finement décorés de motifs dorés et richement colorés. Un certain nombre de bâtiments de styles architecturaux différents abritent des reliques et des accessoires sacrés, dont un serti d’objets dorés que les pèlerins, lors de leur prière, accrochent habituellement à un vêtement spécialement dédié à cet effet. Sur ce même pavillon, un balcon couvert propose une vue magistrale sur la vallée en contrebas et sur une grande pagode vermillon ancrée plus bas dans la vallée, à proximité des chutes d’eau. D’ici, vous pouvez descendre une courte portion du chemin, ce qui vous mènera jusqu'aux chutes d’eau.

Les sentiers à flanc de montagne sont très boisés et donc ombragés. Pavés de larges pierres polies qui rappellent le lit d’une rivière, l’air y est plutôt frais. On y trouve des torii (ces grandes portes de couleur vermillon marquant l’entrée des sanctuaires shintoïstes), des tas de pierres et de petits sanctuaires qui, tels les racines d’un arbre, sont complètement recouverts de mousses, littéralement avalés par la nature. A quelques mètres de la route seulement, vous n’entendrez plus un seul bruit. Tous les sons sont étouffés. Cela donne l’impression d’entrer dans un autre monde, totalement différent, où seuls vivent ces arbres et, peut-être, échappant à notre regard, les esprits de la forêt.

Sur le chemin du retour, à bord du bus, je vis un couple de jeunes mariés – une femme japonaise et un homme américain – en pèlerinage aux trois sanctuaires de Kumano, habillés en vêtements traditionnels pour leur lune de miel. La mariée portait un chapeau de paille à larges bords, accompagné d’un voile transparent qui retombait jusqu’au sol, le tout sur un kimono blanc ; tandis que son mari portait un hakama (pantalon large et plissé traditionnellement porté les samouraïs) bleu nuit et un haori (veste se portant par-dessus un kimono) de couleur bordeaux. Une vision tout droit sortie d’un passé lointain au beau milieu de la forêt !

Une journée longue et fatigante – mais que cela en valait la peine !

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Pour en savoir plus Kumano Nachi Taisha

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