Ce n'est pas en raison de sa forme que l'île est surnommée "l'île aux lapins" mais plutôt parce qu'elle est peuplée d'adorables boules de poils. La raison de cette population remonte à la Seconde Guerre Mondiale lorsque l'île était utilisée pour la production de produits chimiques comme armes de guerre. Les lapins ont alors été apportés sur l'île pour tester les effets de ces poisons. Mais une fois la guerre terminée, ils furent libérés par les travailleurs. Les lapins que vous verrez sur cette île sont donc des descendants de ces lapins de laboratoire. Certains disent qu'il s'agit plutôt des descendants des lapins relâchés par les enfants des écoles primaires. Peut-être que la vérité est en fait une combinaison de ces deux histoires. Quoi qu'il en soit, la présence de ces lapins a fait de l'île une attraction populaire.
A environ une heure de route de la ville d'Hiroshima après Kure, se trouve l'île d'Okunoshima. L'île est aujourd'hui une destination populaire pour les escapades d'une journée, pour un weekend, ou pour les vacances. On y trouve un hôtel assez important, des sources chaudes, un restaurant, une piscine (en été), des pistes cyclable, des chemins de randonnée ou encore un musée adapté aux enfants. Si vous le souhaitez, il est également possible de visiter l'ancienne usine chimique abandonnée.
Malgré le décor actuel et les paysages somptueux de l'île, les lieux étaient tout à fait différents en période de guerre. Pendant 16 ans, l'île n'apparaissait plus sur les cartes et les habitants d'Okunoshima ont été tenus de garder secrète cette usine de gaz toxiques. D'après cet article du Japan Times, l'île produisait 5 types de gaz chimiques qui étaient pour la plupart utilisés pendant le conflit entre la Chine et le Japon. Alors qu'ils travaillaient dans l'usine, de nombreux ouvriers (incluant des enfants) sont morts pendant la fabrication des produits. Certains soutiennent que l'île n'est aujourd'hui encore pas totalement sûre car il n'y a pas eu de décontamination totale sur l'ensemble d'Okunoshima et il y aurait encore des endroits fermés où du poison aurait pu être stocké à la fin de la guerre. Alors, peut-être qu'il est bon de rester sur les chemins "officiels" de l'île. L'hôtel, le personnel du musée, les informations touristiques ou encore le gouvernement local ne mentionnent pas ces problèmes et soutiennent que l'île est parfaitement sûre. Je pense qu'il s'agit d'une autre bonne raison de profiter de ces lapins en bonne santé qui gambadent partout autour de l'île.
Promenez-vous autour de l'île verdoyante et appréciez les superbes panoramas sur la mer intérieure de Seto. On y trouve un musée de la nature familiale débordant d'activités pour les enfants. Il y a également un musée d'histoire un peu plus sérieux sur les gaz toxiques, la période de guerre et ses reliques. Malheureusement il n'y a que peu d'informations en anglais.
La principale attraction d'Okunoshima est cette possibilité de se ressourcer une fois sur l'île. En arrivant ici, on peut également trouver un restaurant, un café, un petit magasin de snacks et de souvenirs, et l'accueil peut organiser de nombreuses activités sur l'île, des randonnées au sport.
De la nourriture pour lapin est vendue à l'entrée de l'hôtel, mais nous avons pu constater qu'ils préféraient tous les feuilles de chou et les carottes que nous avions apporté avec nous. C'était amusant de nourrir ces adorables boules de poils, à la différence des daims de Miyajima qui deviennent insistant une fois qu'ils s'aperçoivent que vous avez de la nourriture entre les mains. Ils semblent vraiment choyés par la population locale et les visiteurs de l'île.
Le site de l'hôtel National Park Resort Okunoshima (en japonais) donne des informations sur les promenades et services de location disponibles sur l'île, ainsi que sur les chambres d'hôtel, les dîners, et autres services.
Cet article du Japan Times sur la période sombre de l'île par Eric Johnston, retrace l'histoire de la fabrication des produits chimiques en temps de guerre et pose des questions sur la sécurité actuelle de l'île. On trouve sur le site Coilhouse un autre article intéressant sur l'île. L'un de mes articles favoris reste ce reportage écrit par un voyageur pour le magazine Metropolis.