L'Association de Gravure sur Bois Artisanale et Traditionnelle de Tokyo se situe dans l'arrondissement de Bunkyō, non loin du musée de l'imprimerie. L'association se compose de deux maisons à deux étages, avec l'atelier de gravure sur bois au deuxième étage de la première maison.
L'Association de Gravure sur Bois est formée de trois groupes de personnes : les peintres, les sculpteurs et les imprimeurs. La présidente de l'association est Yukiko Takahashi, elle pratique la gravure sur bois depuis plus de 50 ans. Elle fut introduite dans le métier par son père qui était imprimeur. Mais son emploi principal aujourd'hui est la publication, qui consiste à fournir des estampes à des clients privés ou des musées pour des expositions. Il y a également avec elle dans l'association un apprenti imprimeur, qui m'a appris à faire une petite impression durant ma visite.
Pour produire une estampe de la meilleure qualité possible, il faut avant tout des outils de très bonne qualité. La presse utilisée par les imprimeurs professionnels est faite d'écorce de bambou, originaire de l'île de Kyushu. Son prix peut atteindre ¥120 000. Sous la surface de la presse, les fils de bambou circulaires sont très importants pour l'application d'un poids fort et égal au moment de l'impression. Les pigments colorés utilisés dans l'imprimerie sont obtenus à partir de mica, une sorte de pierre naturelle. De nos jours il est courant pour les estampes d'afficher plus de dix couleurs, ce qui marque un contraste important avec les ukiyo-e traditionnelles qui étaient le plus souvent des monochromes ou constituées de trois couleurs au maximum.
L'apprenti de Yukiko a étudié la gravure sur bois pendant deux ans seulement, mais ses compétences sont déjà impressionnantes. Après avoir terminé une partie d'une image, tout en m'enseignant la bonne démarche à suivre, je fus invité à imprimer mon image, constituée de trois couleurs.
Le processus d'impression implique plusieurs étapes. De l'eau est d'abord appliquée sur le bois sculpté, ensuite on ajoute une petite quantité de colle pour aider à fixer la couleur. Puis, les couleurs sont ajoutées. Une brosse est utilisée pour mélanger ces trois éléments soigneusement. Le papier est ensuite placé sur le bloc de bois, il y a un marquage pour guider le positionnement afin de garantir une impression nette.
Avec la presse dans ma main droite, j'ai tenté d'imprimer ma petite image. J'avais trois couleurs à ma disposition, le noir, le rouge et le bleu. Ma première impression ne fut pas vraiment un succès car le noir n'avait pas été correctement appliqué. J'ai dû refaire une impression pour obtenir des couleurs plus claires et plus nettes. Après cette nouvelle tentative, une jolie image est apparue sur mon papier. Le papier a ensuite été plié et ajouté à la couverture d'un carnet. L'image était minimaliste mais élégante, les motifs simples mais expressifs. Bien que le papier fût petit, il ornait parfaitement le carnet et constituait un magnifique souvenir à ramener à la maison.
L'Association de Gravure sur Bois Artisanale de Tokyo effectue un excellent travail pour faire découvrir cette tradition ancestrale aux visiteurs.
Toutefois, est-il possible de savoir si l'expérience est ouverte à tous et à tout moment (ou était-ce seulement un évènement ponctuel)...? Je trouve en tout cas très bien que l'art des estampes, qui occupe une place importante dans la culture picturale du Japon puisse être expliqué à tout un chacun de cette manière.