C'est au col de Hatenashi que la montagne du même nom rencontre le chemin Kohechi, le « petit sentier ».
Situé à 1070 mètres d'altitude dans la ville de Totsukawa, il est l'un des cinq chemins de pèlerinage qui constituent le Kumano Kodō. Il se compose ainsi du Kohechi, du Nakaechi (« sentier moyen »), du Ohechi (« grand sentier »), du Iseji (« sentier d’Ise ») et du Kiiji (« sentier de Kii »)
Avec ses 72 km de long, Kohechi est également le plus court des chemins de pèlerinage. Les chemins Ohechi et Iseji s'étendent quant à eux sur 120 et 160 km à travers les forêts de la péninsule de Kii (préfectures de Wakayama, Nara et Mie).
Depuis 2004, Kumano Kodō se distingue avec Saint-Jacques de Compostelle comme étant l'un des rares chemins de pèlerinage à figurer au patrimoine mondial de l'Unesco. Il intègre ainsi les « sites sacrés et chemins de pèlerinage dans les monts Kii ».
Les monts Kii furent jadis la demeure des dieux, faisant ainsi de ces chemins arpentés depuis la période Heian (794-1192), des lieux de culte naturels.
Le « petit sentier » relie en une succession de panoramas extraordinaires deux sites sacrés majeurs ; Koyasan - complexe bouddhiste composé de 117 temples - et le Kumano Hongu-taisha - l'un des trois sanctuaires majeurs de Kumano - dans la ville de Tanabe.
En suivant la route Kohechi, vous évoluerez au cœur d'une dense forêt où la brume et les arbres au tronc infini apporteront une aura mystique à votre pèlerinage. Et après avoir traversé le pont suspendu rouge à proximité du col Miura-toge, la route du Kohechi se fait plus mystique encore et la brume plus épaisse. Ici, prenez garde à ne pas chuter sur le sentier pavé glissant et abrupte par temps de pluie. En chemin, un séquoia géant au tronc tortueux semble être le maître de la forêt de par sa prestance.
Ici, comme pour vous accompagner pendant votre long périple, de nombreuses statues de Kannon en pierre bordent les sentiers pavés. Ces statues, au nombre de 33, représentent les différentes formes de la divinité au Japon. Vous croiserez également le chemin d'auberges, destinées à accueillir les pèlerins, ou encore de demeures ancestrales dont les occupants ne semblent pas contre un peu de compagnie, trop rare à leur goût.
Malgré la renommée du lieu, les rencontres y sont assez rares. La majeure partie de votre périple s’apparentera donc à une longue randonnée solitaire, propice à la réflexion et la contemplation.