Dans un bel ensemble de bâtiments en brique rouge, qui sont en fait les premiers ateliers de la marque, l'histoire du premier constructeur automobile mondial est richement présentée. Ce que peu soupçonnent, c'est qu'elle commence à la fin du XIXe, avec Sakichi Toyoda, et dans le textile !
Tout cela ne tient finalement qu'à un fil. Un modeste fil de coton qu'une employée de Toyota tire patiemment de la fleur éponyme. Pour présenter l'histoire du géant automobile, il s'agit de suivre son devenir. « Une fois le fil obtenu, détaille la jeune fille dans son uniforme Toyota en actionnant un vieux rouet européen, il pourra être utilisé pour le tissage... »
Mais quel rapport avec les voitures ? « Toyota est d'abord une entreprise de tissage industriel, appuie justement son collègue Ryuji. L'ingénieur Sakichi Toyoda, le fondateur du groupe, a dédié sa vie à l'amélioration des métiers à tisser. » En parlant, il actionne l'un d'entre eux. « Un type G, créé entre ces murs en 1924, le premier modèle automatique du Japon ! »
Car le Japon moderne – l'objectif de ce musée de l'industrie est aussi de le montrer – s'est développé grâce à des industries fortes, notamment celle du textile. Pour le prouver, une dizaine d'employés sont présents dans chacune des immenses salles pour actionner les vieilles machines, parfaitement entretenues, et expliquer leur fonctionnement.
Après la première partie textile, le musée retrace l'histoire automobile de la marque au T. Car dans les années 1920, Kiichiro Toyoda, le fils du fondateur, s'attaque à l'industrie automobile en adaptant et en développant les technologies du métiers à tisser. Avec l'objectif (réussie) de doter le Japon d'une vraie industrie automobile nationale.
Entre les murs de briques rouges, tous les éléments de la mécanique d'une voiture sont détaillés, avec toujours une muséographie interactive. Se croisent aussi les modèles emblématiques de Toyota, depuis la AA de 1936 jusqu'aux dernières hybrides. Sont présentées dans la même salle immense les machines des chaînes d'assemblage moderne.
Dans le hall d'entrée du Musée commémoratif de l'industrie et de la technologie Toyota, un métier à tisser circulaire (brevet japonais de Sakichi Toyoda en 1906) se dresse seul. Il représente la philosophie du musée : l'importance du monozukuri. Le « fait de fabriquer des objets ». La visite prouve que les inventeurs japonais savent y faire.