Est-ce que cette année sera la vôtre, celle qui verra votre conquête du légendaire mont Fuji aboutir ? En tout cas, peut-être que mon histoire vous aidera à prendre une décision. Ou peut-être qu’elle vous passera l’envie de gravir ses pentes une deuxième fois ! Enfin bref, peu importe, la saison officielle à laquelle l’ascension du mont Fuji est autorisée – du 1er juillet au 31 août – approche à grands pas et je suis là pour vous dire que, même si j’ai dû employer toute mon énergie pour parvenir au sommet, et quelle qu’en soit la difficulté, cela en valait largement la peine. Une expérience mémorable qui procure une énorme sensation d’accomplissement !
Récemment inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, cette montagne mythique, en plus d'être sacrée pour les japonais, va certainement accueillir de plus en plus de randonneurs en provenance du monde entier, tous aussi soucieux l'un que l'autre d’atteindre son sommet, culminant à 3776 mètres. Que vous choisissiez d’effectuer l’ascension en semaine, lorsqu’il y a moins de monde, ou le weekend, quand les files de pèlerins souhaitant faire tamponner leurs bâtons de marche s’allongent jusqu’à des proportions surréalistes tout au long du parcours balisé, vous vous devez d'être bien préparé.
Il existe un proverbe japonais qui dit la chose suivante : « Chacun se doit de gravir le mont Fuji une fois dans sa vie, mais seul un imbécile le ferait deux fois ».
En principe, je suis donc une imbécile et mon fils de 16 ans l’est doublement (il a fait l’ascension trois fois). Mais si j’ai gravi le mont Fuji deux fois, c’est parce que lors de ma première tentative, une certaine malchance s'est combinée à quelques erreurs de ma part : 1) J’avais emporté trop de bouteilles d’eau, de nourriture et d’autres choses encombrantes et inutiles. Résultat : mon sac était bien trop lourd ; 2) Je me suis souvent arrêtée et j’ai pris beaucoup trop de photos ; 3) Je me suis arrêtée à chaque station pour faire tamponner mon bâton ; 4) La pluie et le vent ; 5) Je n’étais simplement pas arrivée dans les temps à l’hôtel Fujisan (au niveau de la 8ème station). Il est recommandé de l'atteindre à 11h du matin au plus tard pour pouvoir ensuite rejoindre le sommet vers 13h, puis redescendre suffisamment tôt pour prendre le bus de 17h. Je dois l’admettre, j’étais complètement démoralisée et je n’arrêtais pas de ressasser les même idées dans ma tête : et si j’avais fait ci, et si j’avais fait ça... Mais je comptais bien essayer à nouveau l’année suivante.
Mieux préparée pour la montée, avec un sac à dos plus léger, moins de tampons collectés et un temps magnifique, j’ai enfin réussi à rejoindre le sommet en 2012. Ma journée commençait, encore une fois, à 5h30 du matin à la 5ème station, celle de la ligne Subaru. Ensuite, j’ai suivi le sentier Yoshidaguchi jusqu’au sommet. La descente en direction de la ligne Fuji-Subaru, toute en zigzags, sur un gravier plutôt instable composé de roches volcaniques, semblait ne jamais vouloir finir. On ne peut pas vraiment dire que la descente soit plus facile que le reste. Petite astuce: avant l'ascension, pensez à vous couper les ongles des pieds si vous ne voulez pas les faire souffrir. Attention, les toilettes sont également peu nombreux et plutôt espacés sur le chemin du retour.
J'ai gardé mon bâton de marche en souvenir, mais l'ascension du mont Fuji représente aujourd'hui bien plus que cela pour moi. Cette expérience occupera toujours une place particulière dans mon cœur. Aujourd’hui, je peux pleinement apprécier cette vue magnifique, au loin, sur le Fuji-san et me dire : « Un jour j’étais au sommet de cette montagne ! ». J’espère qu’un jour, vous aussi, vous pourrez vous dire la même chose.