Porter une Armure dans le Tohoku

Proposé par un festival à l'histoire millénaire

Au Japon, seuls deux festivals persistent depuis un millénaire. Le festival de Soma Nomaoi à Fukushima est l'un d'entre eux. Ce dernier est un grand évènement de trois jours rempli de guerriers, de chevaux et de toute une histoire.

Comme je vis à seulement quelques heures de ce festival incroyable, j'étais enthousiaste à l'idée de participer aux festivités de l'année dernière et d'en apprendre plus sur l'Histoire japonaise. Cependant, les hôtels affichaient déjà complet des mois avant l'évènement, et je souhaitais rester sur place plus qu'une journée seulement. Cette année, le Soma Nomaoi est déjà marqué sur mon calendrier du samedi 23 au lundi 25 juillet.

La semaine dernière, j'ai eu l'occasion de visiter la ville de Minami Soma dans laquelle se déroule le Soma Nomaoi, pour essayer une armure de combat portée au cours du festival. Je n'ai pas été déçue ! Mon groupe comptait une trentaine de personnes, et les armures disposées en rangées nous attendaient. Il y avait trois couleurs, orange, vert et bleu. J'ai appris que la forme du casque symbolisait le rang du guerrier, mais je n'ai malheureusement pas eu cette information avant d'avoir choisi l'armure d'un fantassin médiocre.

Le personnel aimable nous a guidé dans la marche à suivre pour mettre l'armure, une partie après l'autre. Les tabi (des chaussettes avec un seul espace entre le gros orteil et le reste de vos orteils), les sous-vêtements, le sous-pull, les jambières, les protèges-bras fixés autour de votre poitrine pour les garder en place, une écharpe, l'armure du dessus, une autre écharpe, un bandeau, des sandales, et enfin, le casque. A un moment donné, mes voisins et moi devions s'entraider pour passer les cordons. Je me suis alors demandée : comment les guerriers faisaient-ils cela si rapidement autrefois, et sans aide ?

Bien que l'armure était assez lourde, j'ai trouvé que les mouvements restreints étaient l'aspect le plus problématique. Selon la manière dont vous avez serré les protèges-bras fixés autour de votre poitrine, vous devez composer avec un nombre limité de mouvements, ou vous risquez de les voir glisser sur les côtés.

Après avoir passé notre armure, des drapeaux ont été placés dans un porte-drapeau à l'arrière de notre armure (nous supposions à tort qu'il s'agissait d'une anse pour nous tirer les uns les autres). On nous a conduit à l'extérieur et dans la rue pour prendre des photos dans un petit sanctuaire. Je me suis rendu compte de manière inconfortable que mes orteils étaient coincés à une distance telle de mes sandales qu'ils touchaient les pavés. Comme tous les autres rencontraient le même problème, je me suis demandée si les guerriers du passé avaient simplement des pieds minuscules ou si les sandales étaient supposées être aussi petites.

Alors que nous prenions des photos, j'ai découvert que le port de l'armure implique une difficulté supplémentaire. J'ai manqué de trébucher quand les cordons de mes jambières et mes sous-vêtements se sont défaits. L'armure limitait mes mouvements au point que je ne pouvais même pas atteindre ces cordons, et j'ai donc dû demander l'aide d'un membre du personnel. Je me suis ainsi interrogée sur ce type de problèmes triviaux, pouvant autrefois survenir au moment d'un combat.

Une fois la séance photo terminée, je me sentais prête à prendre part au festival avec un œil nouveau. Avoir la possibilité de porter l'armure m'a donné un regard inattendu sur la vie des guerriers de l'époque. On ne pense pas souvent aux petits détails du passé. Plutôt que de me rendre au festival en espérant voir des guerriers simulant un combat, je m'y rendrais en me demandant comment chacun de ces guerriers aurait vécu autrefois.

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