Amoureux des sources d’eau chaudes, saviez vous qu’à seulement 100 km à l’ouest de Tokyo existe une région réputée pour ses nombreux onsen ? Trois d’entre eux étaient même recensés en 2010 dans la liste des 10 meilleurs onsen établie par le guide de voyage Lonely Planet dans les catégories suivantes : meilleur onsen à l’extérieur (Sawada-kōen Rotenburo Onsen - Dōgashima, Izu-hantō), meilleur onsen sur une île (Jinata Onsen - Shikine-jima, Izu-shotō) et meilleur onsen tropical (Urami-ga-taki Onsen (Hachijō-jima, Izu-shotō).
Mais trêve de suspense, cette région (et vous l’aurez déjà deviné puisque c’est le titre de cet article) c’est Izu ! La péninsule regorge en effet de nombreuses sources d’eau chaude aux vertus thérapeutiques ayant même pour certaines servi de cadre au film tiré du Manga du même nom: Thermae romae (dont je vous recommande la lecture si vous êtes curieux d’en savoir un peu plus sur la culture du bain à la japonaise. En plus c’est très drôle !).
Alors embarquez donc avec moi pour une promenade à destination de Shimoda via la ligne de chemin de fer qui longe la côte Est de la péninsule.
Premier arrêt Ito :
Atami est certainement la station thermale la plus proche de Tokyo si vous souhaitez juste profiter des onsen de Izu. Cependant, si vous continuez un peu plus loin, il existe une ville un peu plus petite et très connue elle aussi pour ses sources d’eau chaude, située entre collines verdoyantes et falaises découpées. Idéal donc pour s’éloigner quelques instants du tumulte de la capitale Nippone.
Passez la nuit dans un ryokan historique : K's house Ito Onsen
En outre, il vous sera également possible de réserver votre futon pour la nuit dans un ryokan historique (auberge japonaise traditionnelle). La large bâtisse toute de bois vêtue est debout depuis plus de cent ans et vaut à elle seule le détour. Elle abrite également un petit onsen de charme. Une expérience vraiment unique et économique (comptez environ 2,000¥ ~ 3,000¥ pour un simple futon dans une grande salle entièrement recouverte de tatamis).
Deuxième arrêt : Izu Kogen
À seulement 10 km au sud du centre-ville d’Ito, vous pourrez également vous rendre à Izu Kogen, un autre lieu de villégiature populaire avec de nombreux musées et restaurants. Mais surtout le Mont Omuro ou la très jolie côte découpée de Jogasaki.
La côte de Jogasaki
Une balade que je vous recommande vivement : le contraste de la mer bleue et des roches noires (la région est très volcanique) offre un point de vue assez spectaculaire.
Le clou de la balade étant le pont suspendu de Kadowakizaki (23 mètres de long et 48 mètres au-dessus de l’océan !).
Troisième arrêt : Kawazu
Kawazu est une autre étape également connue des amateurs de onsen. Mais on y vient également pour y observer les cerisiers précoces qui fleurissent dès le mois de février ! Les premiers de la région du Kanto (Ne manquez pas le Kawasu Cherry Blossom Festival où il sera même possible de déguster des udon au sakura !).
Si vous avez le temps, vous pouvez également prendre le bus et remonter à l’intérieur des terres jusqu’au temple de Shuzenji ou encore les 7 cascades de Kawazu.
Les 7 cascades de Kawazu : Kawazu Nanadaru
Il s’agit de 7 cascades situées en plein cœur des montagnes proches de la ville de Kawazu dans la partie sud-est de la péninsule. Les chutes d’eau vont de 30m pour la plus grande (Odaru) à 2m pour la plus petite (Kanidaru, la cascade du crabe). On peut les admirer successivement le long d’un petit sentier qui traverse une forêt. Ayant visité Izu en automne dernier, la promenade avait un charme tout particulier, les arbres ayant revêtu leurs plus belles parures d’automne.
Plusieurs statues le long du sentier représentent l’héroïne de l’histoire “Izu no Odoriko” (La danseuse d’Izu, 1926), l’une des nombreuses œuvres de Yasunari Kawabata (prix Nobel de la littérature en 1968).
En attendant le bus, arrêtez vous un moment dans les quelques auberges qui bordent le sentier et qui proposent une large sélection de légumes de la région (pour la plupart des champignons agrémentés d’une sauce au miso. Miam !).
Joren no taki
Un peu plus loin à l'intérieur des terres se trouve une des plus grandes et des plus spectaculaires cascades de la région d’Amagi qui fut rendue célèbre par une chanteuse japonaise, Sayuri Ishikawa, qui l’évoque dans une de ses chansons. Près de la cascade, une ferme de wasabi borde une petite boutique dans laquelle on peut trouver, bien entendu, du wasabi frais, mais aussi toute sorte d’autres produits à base de wasabi comme... des glaces (la sensation de fraîcheur de la glace mêlée au piquant du wasabi est d’ailleurs très étonnante !)
Quatrième arrêt : Shirahama
En reprenant la route depuis Kawazu jusqu’à Shimoda, prélassez vous un moment sur la plage de sable blanc de Shirahama (Shirahama signifie littéralement « plage blanche »), une des plus connues du Japon. C’est en effet une des plus belles de la région et un vrai paradis pour les surfeurs.
Au bout de la plage, un torii se dresse sur des rochers et contemple la mer qui signale la présence non loin du sanctuaire Shirahama.
Reprenez ensuite le train pour la dernière étape de cette balade : Shimoda.
Dernier arrêt : Shimoda
Il s’agit de la plus grande station d’Izu. C’est également ici que débarqua le commodore Perry en 1853. L’endroit est devenu particulièrement à la mode lorsque l’empereur Meiji lui-même se fit construire un lieu de villégiature, la villa Suzaki, toujours utilisée aujourd’hui. Le littoral volcanique de Shimoda est très découpé et propose également de superbes balades au départ de Toji jusqu’aux caps Tarai et Irozaki.
Enfin, L'excursion à Izu ne serait pas complète sans un bon gueuleton de poisson ! La péninsule d’Izu étant bordée à l'ouest par la baie de Suruga et à l'est par la mer ouverte de Sagami, la région est aussi réputée pour ses spécialités de la mer, notamment les coquillages ou le homard d’Ise. Il existe ainsi pléthore de restaurant médaillés totalement inconnus proposant des produits frais de qualité et des sushis et sashimi à tomber !